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Paiement partiel – CNE : des employés accusent le MEF d’exiger une renonciation illégale à leurs droits

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Paiement partiel – CNE : des employés accusent le MEF d’exiger une renonciation illégale à leurs droits

Port-au-Prince, le 15 novembre 2025.- Une vive indignation enfle au sein des anciens employés du Centre national des Équipements (CNE) après la circulation d’un document officiel émanant du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), dirigé par le ministre Alfred Métellus. L’attestation, présentée comme une simple “décharge définitive”, exige des bénéficiaires qu’ils renoncent à toute réclamation future en échange de la réception d’un chèque partiel. Une démarche jugée illégale, immorale et contraire au décret adopté par le gouvernement de Garry Conille concernant la liquidation du CNE.
Paiement partiel - CNE : des employés accusent le MEF d’exiger une renonciation illégale à leurs droits

Selon plusieurs travailleurs touchés par la fermeture de l’institution, l’État haïtien leur doit 14 mois de salaire, en plus du bonus et des indemnités prévues pour ceux qui n’ont plus l’âge de travailler. Pourtant, le MEF n’entend leur verser que 10 mois, tout en leur demandant de signer un document qui les empêcherait définitivement de contester ce paiement incomplet.

Le décret pris par le gouvernement Conille était sans ambiguïté :

payer tous les mois dus aux employés ;

indemniser ceux qui ne peuvent plus intégrer d’autres structures publiques ;

transférer ceux encore en âge d’exercer dans d’autres institutions de l’État.

Cependant, le document du MEF contourne clairement ces engagements. En exigeant une signature de “renonciation totale”, le ministère place les employés dans une situation de chantage administratif, selon leurs propres termes.

« Ils tentent de nous contraindre à signer afin que nous renoncions définitivement à nos droits… Pourtant, le chèque qu’ils apportent ne couvre même pas la totalité des sommes qui nous sont dues», déplore un ancien cadre du CNE qui affirme avoir reçu des pressions pour signer rapidement.

La formule utilisée dans l’attestation est particulièrement critiquée. Les employés doivent reconnaître avoir été “entièrement satisfaits”, donner “quittance et décharge définitive à l’État haïtien”, et déclarer n’avoir “plus aucune réclamation, poursuite ou exigence financière” à formuler.

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Pour les travailleurs, cette clause est non seulement abusive, mais aussi incompatible avec la réalité :
« Comment peut-on nous demander de signer un tel document alors que nous n’avons même pas encore été intégralement payés ? Il s’agit d’un acte immoral visant à dissimuler les irrégularités en cours. », affirme un technicien victime de la dissolution.

Face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de les priver de leurs droits fondamentaux, plusieurs employés annoncent vouloir s’unir pour mandater un cabinet d’avocats chargé de défendre leur cause.

Selon leurs représentants informels, un regroupement est déjà en formation pour attaquer le MEF en justice si le ministère persiste à exiger la signature de cette décharge avant tout paiement.

« Nous refusons de signer tout document susceptible de nous faire perdre nos droits légitimes. Nous allons consulter un avocat. L’État est tenu de respecter ses propres décrets», lancent-ils avec détermination.

Cette affaire tombe à un moment où la crédibilité du ministère est déjà fragile. La gestion de la liquidation du CNE, censée se faire dans la transparence et le respect des droits humains, se retrouve désormais entachée de controverses qui mettent directement en cause la responsabilité du ministre Métellus.

Plusieurs organisations de la société civile, informées de la situation, dénoncent elles aussi ce qu’elles appellent “un abus de pouvoir manifeste et un mépris total pour les anciens employés du CNE qui ont servi l’État pendant des années”.

Si le ministère persiste dans cette démarche, il pourrait faire face à une contestation juridique et sociale de grande ampleur. Les employés, désormais mobilisés, jurent qu’ils ne se laisseront pas dépouiller de leurs droits et sont prêts à aller jusqu’au bout.

L’affaire révèle une fois de plus la fragilité institutionnelle de l’État haïtien et les dérives administratives qui frappent les travailleurs les plus vulnérables.

La rédaction.

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