Sterline Civil : sept mois de communication, zéro résultat concret au FNE ?
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La Directrice Générale du Fonds National pour l’Éducation (FNE), Sterline Civil, a marqué hier ses sept mois à la tête de l’institution par une longue publication sur les réseaux sociaux. Elle y dresse un bilan qu’elle présente comme positif, parlant de « réformes profondes », de « chantiers de construction » et de « soutien renforcé aux universités ». Pourtant, au-delà de ces mots soigneusement choisis, une question demeure : qu’est-ce qui a réellement changé dans la vie des enfants, des parents et des enseignants depuis sa prise de fonction ?
La communication de Mme Civil ressemble davantage à un plaidoyer personnel qu’à un rapport de gestion transparent. Elle préfère se présenter comme une victime d’attaques injustifiées plutôt que de répondre à une exigence fondamentale : rendre compte des résultats tangibles des ressources considérables du FNE. Or, tout le monde sait que cette institution, alimentée par des millions provenant de taxes sur les appels et les transferts internationaux, devrait être un moteur puissant pour l’éducation en Haïti. Où en est-on avec ces fonds ? Quelles écoles concrètement ont été construites ? Quels étudiants en ressentent aujourd’hui un bénéfice direct ? Silence.
Dans son texte, Sterline Civil dénonce ceux qui lui reprochent de ne « pas travailler » et oppose à ces critiques une posture moralisatrice : pour elle, travailler ne signifie pas « satisfaire des caprices personnels » ni « détourner l’argent destiné aux enfants ». Mais pourquoi cette défense si véhémente si elle n’est pas visée par ces mêmes soupçons ? Plutôt que de s’indigner, la directrice du FNE devrait comprendre que dans un pays marqué par des décennies de corruption et de promesses non tenues, seule la transparence peut convaincre. Les grandes envolées rhétoriques ne suffisent plus.
Surtout, le ton condescendant qu’elle adopte en s’adressant à ceux qui osent la critiquer pose problème. Elle interpelle : « Comment pouvez-vous prétendre vouloir construire la jeunesse de ce pays… si vous imposez la logique perverse de la corruption ? » Mais ce renversement accusatoire cache mal une incapacité à assumer ses responsabilités. La jeunesse, justement, n’attend pas des leçons de morale, mais des résultats concrets : des salles de classe équipées, des professeurs formés, des bourses disponibles.
Le plus inquiétant, c’est cette stratégie désormais familière chez nos dirigeants : se draper dans le manteau de l’intégrité et de la victimisation pour éviter le vrai débat. Mme Civil affirme que « le combat pour l’intégrité et pour l’éducation ne s’arrêtera pas ». Mais qu’a-t-elle réellement entrepris en sept mois pour que ce combat dépasse les slogans ?
À l’heure où le pays traverse une crise éducative profonde, avec des milliers d’enfants exclus des bancs de l’école et des parents incapables de faire face aux frais scolaires, la Directrice du FNE avait une occasion unique de démontrer que l’institution peut enfin jouer son rôle. Sept mois plus tard, force est de constater que les familles n’en voient toujours pas l’impact.
Sterline Civil parle d’« histoire » et d’« enracinement dans la conscience de ceux qui refusent la résignation ». Mais l’histoire ne retiendra pas les belles phrases publiées sur X, elle retiendra les actions, les résultats et la transformation réelle de l’éducation en Haïti. Pour l’instant, la publication de Mme Civil n’est qu’un écran de fumée : un exercice de communication qui masque mal une absence criante de résultats concrets.
La rédaction.


