Sud d’Haïti : l’ex-député Jean Fenel Tanis met en garde contre une crise humanitaire aiguë après Melissa
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Sud d’Haïti : l’ex-député Jean Fenel Tanis met en garde contre une crise humanitaire aiguë après Melissa
L’ancien député de la circonscription Cayes/Île-à-Vache, Jean Fenel Tanis, tire la sonnette d’alarme sur l’ampleur des difficultés rencontrées par la population du Sud au lendemain du passage du cyclone Melissa. Dans un communiqué publié jeudi 30 octobre 2025, son bureau affirme que la situation sur le terrain dépasse, à certains égards, les premières évaluations officielles.
Selon les informations recueillies par son équipe, l’effondrement de plusieurs axes essentiels, notamment au niveau du Morne Tapion, rendrait l’accès à certaines communes particulièrement ardu. Les liaisons entre Les Cayes et Tiburon seraient quasiment inexistantes, retardant les opérations de secours et la coordination des interventions d’urgence.
Les municipalités locales, déjà fragilisées par le manque de moyens techniques et financiers, peineraient à répondre aux besoins immédiats des familles déplacées. Malgré les annonces de soutien gouvernemental, les abris d’urgence seraient saturés, et de nombreuses familles se trouveraient livrées à elles-mêmes, dans des installations précaires.
Les constatations préliminaires mentionnent des pertes significatives dans les Coteaux, où plusieurs centaines de personnes auraient été affectées, ainsi qu’à Roche-à-Bateau, où plus d’un millier de familles seraient touchées. À Aquin, des coulées d’eau auraient englouti des infrastructures essentielles, contraignant des dizaines de ménages à trouver refuge dans des espaces temporaires. Tiburon, isolée par la mer, demeurerait difficilement accessible par voie terrestre, alors que l’agriculture et l’élevage connaissent des ravages considérables dans l’ensemble du département.
Aux Cayes, plusieurs quartiers font encore face à des inondations persistantes. Dans l’attente d’un déploiement structuré des secours, une partie de la population passerait la nuit dans des zones encore inondées, sans garantie d’assistance immédiate. Aucun chiffre officiel n’a encore été communiqué concernant le nombre total de personnes sinistrées, et les pertes matérielles restent à inventorier.
Le bureau de l’ex-parlementaire déplore également des carences dans la collecte des données, soulignant l’absence d’outils logistiques essentiels pour un recensement exhaustif des victimes. Ce manque de coordination risquerait, selon lui, d’amplifier la détresse des habitants si les autorités ne renforcent pas les dispositifs de réponse d’urgence.
Jean Fenel Tanis plaide pour une intervention structurée, incluant la mise à disposition de crédits agricoles, la distribution de semences, un appui technique aux agriculteurs et la reconstitution du cheptel dans les zones dévastées. Il rappelle que le Sud demeure profondément marqué par une succession de catastrophes cycloniques qui ont fragilisé durablement les communautés locales, rendant le territoire particulièrement vulnérable aux intempéries extrêmes.
Face à cet état de crise, il appelle l’État, les organismes humanitaires et les partenaires internationaux à agir rapidement afin d’éviter une détérioration supplémentaire de la situation sociale et sanitaire dans cette région déjà éprouvée.
La rédaction.


