Humiliation diplomatique : quand Washington discute d’Haïti avec Abinader et relègue Saint-Cyr à un assistant
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À New York, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a accueilli le président dominicain Luis Abinader afin d’aborder des questions relatives à la sécurité régionale et à la crise en Haïti. Pendant ce laps de temps, la délégation haïtienne, dirigée par Laurent Saint-Cyr, n’a eu qu’un échange limité avec un assistant. Cette situation ressemble à une mise à l’écart, qui pourrait être perçue comme une humiliation diplomatique.
En marge de la 80ᵉ Semaine de haut niveau des Nations Unies, Washington a réservé un accueil privilégié à Luis Abinader. Le président dominicain a été reçu personnellement par Marco Rubio pour un entretien de haut niveau sur les enjeux majeurs de sécurité dans la Caraïbe, notamment la situation préoccupante en Haïti.
Au cours de cette période, la délégation haïtienne, composée de 24 membres et dirigée par Laurent Saint-Cyr, a eu un entretien en tête-à-tête avec Christopher Landeau, qui occupe le poste d’assistant du secrétaire d’État. Un élément révélateur concernant la perception d’Haïti par ses partenaires internationaux est celui d’un pays marginalisé, dont la capacité à faire entendre sa voix demeure limitée, même lorsque son avenir est au centre des débats.
Cette disparité de traitement va au-delà d’un simple déséquilibre protocolaire ; elle constitue une véritable humiliation. Comment peut-on admettre que l’avenir d’Haïti soit discuté entre Washington et Saint-Domingue sans que les représentants haïtiens ne soient conviés à des pourparlers à égalité ? Quelle justification peut-on apporter au fait que les dirigeants haïtiens acceptent, sans résistance, d’être marginalisés alors que leur pays fait face à une crise existentielle ?
Il est essentiel de l’exprimer clairement : Haïti n’a pas seulement été négligée, elle a été symboliquement effacée. Ce silence diplomatique est tout aussi préoccupant que la crise elle-même.
L’incident survenu à New York doit servir d’électrochoc. La diplomatie haïtienne ne peut plus se satisfaire de solutions marginales et de rencontres secondaires. Si les représentants du pays ne revendiquent pas leur légitime place lors des discussions, d’autres continueront de s’exprimer et de prendre des décisions en leur lieu et place.
Il ne s’agit pas uniquement de l’honneur d’une délégation, mais de la dignité d’un peuple tout entier, qui est réduit à un rôle de spectateur dans la trajectoire de son propre destin.
La rédaction.