Prostitution et Gangs armés : Des Jeunes Femmes au coeur des Gangs armés en Haïti
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Prostitution et Gangs armés : Des Jeunes Femmes au coeur des Gangs armés en Haïti
Port-au-Prince, le 20 juillet 2025.- Le Comité des droits de l’homme de l’ONU tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur l’ampleur de la violence qui ravage Haïti. Dans son rapport présenté le 3 juillet, les experts indépendants dénoncent une situation insoutenable : les gangs armés utilisent le viol collectif, la prostitution forcée et d’autres formes de violence sexuelle comme arme de guerre pour dominer, punir et terroriser la population.
Les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette brutalité systématique. Dans les zones contrôlées par les groupes criminels, « les femmes et les filles risquent d’être violées en plein jour », alertent les membres du Comité. Ces exactions se multiplient, sur fond de chaos sécuritaire et d’impuissance totale des autorités.
« Le viol collectif est devenu une méthode délibérée pour imposer la terreur et maintenir un climat de peur », dénoncent les experts.
Le Comité pointe du doigt une impunité quasi totale pour les auteurs de ces atrocités. Les victimes, souvent réduites au silence par la peur de représailles ou la honte, ne bénéficient ni d’un accompagnement psychosocial, ni d’un accès réel à la justice. Le système judiciaire haïtien, paralysé et discrédité, ne protège ni ne poursuit.
Face à cette situation, les experts de l’ONU exhortent l’État haïtien à intensifier la lutte contre les violences sexuelles et à mettre fin à l’impunité dont jouissent les gangs. Ils appellent également à renforcer les structures de soutien aux survivantes : santé, justice, accompagnement psychologique.
Les conclusions du Comité résonnent avec le rapport d’ONU Femmes publié en mai dernier, qui faisait état d’une flambée des violences sexuelles, notamment dans les sites de déplacement. Les femmes déplacées, souvent démunies, sont devenues des proies faciles : viols, enlèvements, meurtres… Les filles, livrées à elles-mêmes dans la rue, sont encore plus vulnérables.
Mais la violence ne vient pas que des gangs. Les experts s’inquiètent également de la multiplication d’actes barbares attribués à des « brigades d’autodéfense » : lynchages, mutilations, exécutions sommaires… Certains de ces crimes auraient même été encouragés ou facilités par des membres des forces de l’ordre.
« L’État haïtien reste muet sur les enquêtes et poursuites dans ces affaires, ce qui aggrave encore le climat de méfiance et de peur », regrette le Comité.
Face à ce tableau sombre, les experts de l’ONU réclament des actions immédiates : démantèlement des gangs, suppression des brigades d’autodéfense, lutte contre la corruption, et réforme en profondeur des institutions étatiques.
L’ONU dresse un constat alarmant : Haïti est en proie à une spirale de violence où les femmes et les enfants paient le prix le plus lourd. Tant que les gangs continueront d’opérer en toute impunité et que l’État ne regagnera pas la confiance de sa population, le pays restera sous l’emprise de la terreur.
La rédaction.
