Port-au-Prince : Nouvelle dynamique dans le système de santé, installation des directeurs médicaux dans la capitale.

Port-au-Prince : Nouvelle dynamique dans le système de santé, installation des directeurs médicaux dans la capitale

Port-au-Prince, 18 août 2025.- En Haïti, où l’accès aux soins reste dramatiquement limité en raison de la pénurie de médecins, de la vétusté des infrastructures et de la dépendance persistante à l’aide internationale, chaque initiative publique dans le secteur de la santé prend une dimension cruciale. Dans ce contexte, l’installation ce lundi des directeurs médicaux des centres de santé de la zone métropolitaine de Port-au-Prince marque un signal fort : rapprocher les services de santé des communautés les plus vulnérables.

La cérémonie, organisée à Turgeau dans les locaux du Bureau Communal Sanitaire Port-au-Prince (BCS-PAP), a rassemblé responsables sanitaires, représentants communautaires et presse nationale. Elle symbolise une volonté politique de replacer la santé publique au cœur des priorités nationales.

La prise de fonction de Hora Gusmy, nouveau directeur médical du centre de santé Béthanie, a été l’un des moments les plus marquants. Situé dans une zone défavorisée longtemps privée de structures sanitaires, le centre rouvrira ses portes avec une gamme complète de services : soins de base, suivi de grossesse, vaccination, santé reproductive, nutrition infantile et accompagnement des victimes de violences.
« Ces services ne sont pas des privilèges, ce sont des droits fondamentaux », a rappelé le Dr Gusmy, avant de promettre de travailler « main dans la main avec les autorités sanitaires, les communautés locales et les partenaires internationaux » pour restaurer la confiance et « faire de la santé un levier de justice sociale et de dignité ».

À La Saline, le directeur médical Darena Diomeri a insisté sur le caractère vital de la réouverture du centre : « Quand un centre ferme, c’est toute une communauté qui perd l’accès aux soins. Mais aujourd’hui, nous voulons transformer cette épreuve en un exemple de résilience ». Malgré les infrastructures délabrées et les moyens limités, il a assuré que l’équipe est prête à répondre aux besoins pressants de la population.

À Bel-Air, le docteur Jean Mary Colin, nommé à la tête du centre Aurore du Bel-Air, a replacé l’événement dans une perspective universelle. Citant l’Organisation mondiale de la Santé et la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a rappelé que « le droit à la santé est un droit fondamental », promettant de garantir un accès équitable aux soins dans ce quartier emblématique de la capitale.

Dans un pays où les défis humanitaires et sécuritaires aggravent déjà les inégalités d’accès aux soins, cette initiative apparaît comme une tentative de refondation. Les autorités espèrent qu’elle constituera le point de départ d’un redressement durable, en renforçant la présence des services médicaux là où ils manquent le plus.

Au-delà de la médecine, c’est la confiance entre l’État et les citoyens qui se joue dans ces centres. Comme l’a résumé le Dr Gusmy : « Offrir des soins, c’est aussi offrir de l’espoir ».

La rédaction.