« Lang nou, eritaj nou » : le créole haïtien au cœur d’une journée de fierté et de mémoire
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« Lang nou, eritaj nou » : le créole haïtien au cœur d’une journée de fierté et de mémoire
Le Parc Sainte-Thérèse de Pétion-Ville a vibré, mardi 28 octobre 2025, au rythme du créole et de la diversité spirituelle haïtienne. Sous le thème « Lang nou, eritaj rezistans kiltirèl nou, ak li ann repann diyite’n », la Plateforme des organisations du secteur religieux (POSER) a réuni prêtres, pasteurs, houngans et représentants de diverses confessions pour célébrer l’identité linguistique et culturelle du peuple haïtien dans un esprit d’union et de respect mutuel.

Dans un discours vibrant et empreint de ferveur, le roi du vaudou Augustin St-Clous a salué la présence des représentants de tous les cultes et lancé un appel solennel à l’unité nationale :
« Aujourd’hui, nous savons que le créole est notre essence, notre langue de résistance. Si nous voulons qu’Haïti se relève, nous devons bannir l’hypocrisie, unir nos forces et faire de notre diversité une puissance commune. »
Le leader spirituel a rappelé que le créole a toujours été la langue de la liberté et de la dignité depuis l’époque de l’esclavage. Selon lui, seule une coopération sincère entre les différentes confessions religieuses et les institutions publiques permettra à Haïti de retrouver la paix, l’ordre et la prospérité.

La mairesse adjointe de Pétion-Ville, Blandine Beauvais, également coordinatrice générale de la POSER, a livré un message d’une grande portée morale et civique.
« La langue créole est notre âme, notre moyen d’expression, le souffle de notre histoire. Elle nous unit au-delà des religions, des classes sociales et des origines. »
« L’unité ne signifie pas uniformité. Elle exige respect, reconnaissance et tolérance. »
Elle a dénoncé la stigmatisation persistante du créole dans certaines institutions et appelé à le promouvoir sans complexe, aussi bien dans les écoles que dans les administrations publiques et privées.
« Nous ne devons plus craindre de parler notre langue, car parler créole, c’est affirmer notre identité. »
Le pasteur Doucette Desronvil, conseiller à la Fédération des Églises protestantes, a insisté sur la portée universelle du créole haïtien.
« La langue créole est la force de notre identité nationale. Elle nous relie à nos racines africaines et à notre mémoire collective. »

Il a rappelé que depuis la Constitution de 1987, le créole et le français sont les deux langues officielles d’Haïti, plaidant pour une véritable égalité d’usage dans l’éducation, les médias et la vie publique.
« Lorsque nous parlons créole, nous ne reculons pas, nous avançons. Nous honorons notre culture, notre savoir et la dignité de notre peuple. »
Pour le pasteur Desronvil, la promotion du créole doit aller de pair avec la valorisation de la culture haïtienne dans toutes ses expressions : musique, danse, gastronomie, artisanat et littérature.
La journée, ponctuée de chants, de prières œcuméniques et de prestations artistiques, a rassemblé des croyants de toutes confessions autour d’un idéal commun : la défense du créole comme symbole d’unité et de résistance culturelle.
Le thème « Lang nou, eritaj rezistans kiltirèl nou, ak li ann repann diyite’n » a résonné tout au long de la cérémonie comme un appel à la cohésion nationale et à la paix sociale.
En clôture, le Révérend pasteur Sambel Asselhomme, secrétaire général de la POSER, a salué la participation des autorités locales et religieuses, tout en invitant les Haïtiens à faire de cette célébration un rendez-vous annuel de réflexion et d’unité nationale.
La rédaction.


