Massacre en mer : des « Madan Sara » exécutées, des disparus et des rançons dans l’indifférence totale de l’État
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Massacre en mer : des « Madan Sara » exécutées, des disparus et des rançons dans l’indifférence totale de l’État
Port-au-Prince, 10 juillet 2025.-
Une nouvelle tragédie maritime secoue Haïti. Des femmes commerçantes connues sous le nom de « Madan Sara », moteurs du commerce local, ont été la cible d’une attaque d’une violence inouïe en mer de Léogâne. Le drame s’est produit dans la soirée du mardi 8 juillet 2025, lorsqu’un groupe armé a ouvert le feu sur plusieurs embarcations assurant le trajet entre Port-au-Prince et les communes de la Grand’Anse.
Selon les informations rapportées par Gazette Haïti, citant Louimar Jean Baptiste, coordonnateur de l’assemblée de section communale des îles Caïmites, plusieurs personnes ont péri, dont un jeune garçon originaire d’Anse-d’Hainault. D’autres sont grièvement blessées ou portées disparues après s’être jetées à la mer pour échapper à la pluie de balles tirées depuis une chaloupe motorisée par des bandits lourdement armés.
Le navire ciblé, baptisé « Bénédiction », transportait essentiellement des commerçantes revenant ou se dirigeant vers leurs points de vente. Les blessés ont été évacués vers les centres hospitaliers de Corail et de Jérémie. Le nombre exact de morts et de disparus reste à confirmer, tant la confusion règne sur le lieu de l’attaque et l’ampleur des dégâts.
Jean Baptiste, intervenant ce mercredi sur les ondes de radio Vision 2000, a dénoncé avec véhémence la passivité des autorités. Il exhorte les forces de sécurité à renforcer urgemment leur présence sur les voies maritimes devenues de véritables zones de non-droit.
Ce drame n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs mois, les eaux territoriales haïtiennes sont devenues le théâtre d’exactions répétées. Les groupes armés, notamment la coalition dénommée « Viv Ansanm », imposent leur loi sur les routes maritimes. Le bateau « Seguère », détourné pendant près d’une semaine alors qu’il assurait la liaison Port-au-Prince/Anse-à-Galets, a été contraint de verser des rançons pour être relâché. Le pasteur Lamour Beaucicot a confirmé que les bandits ont vidé le navire après avoir reçu d’importantes sommes du propriétaire.
La mer, autrefois refuge et voie de survie pour les commerçants du Sud et de la Gonâve, est aujourd’hui devenue un piège mortel, un couloir de rançons, de pillages et d’assassinats.
Alors que les violences se multiplient et que les victimes s’accumulent, une question brûle toutes les lèvres :
jusqu’à quand l’État haïtien restera-t-il spectateur de cette hécatombe maritime ?
La rédaction.
