« Une jeunesse livrée aux gangs » : alerte du mouvement LAPÈ POU AYITI sur l’avenir du pays
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Delmas, le 22 septembre 2025.- Le mouvement politique LAPÈ POU AYITI a tenu, ce lundi, une conférence de presse à Delmas 75, en présence de plusieurs médias nationaux et internationaux. À travers cette initiative, ses dirigeants ont dressé un état des lieux alarmant de la situation socio-politique, tout en plaidant pour une mobilisation citoyenne et institutionnelle afin de sauver l’avenir du pays.
Dans une intervention ferme, Nélus Nérius, porte-parole du mouvement, a souligné l’incapacité des autorités de transition à remplir leur mandat :

« Le Conseil présidentiel de transition avait pour principale mission de rétablir la sécurité et d’organiser des élections. Dix-sept mois plus tard, il est évident que ces objectifs n’ont pas été atteints. Les attaques armées se multiplient, des commissariats ont été incendiés ou démolis, et la population continue de subir les exactions des groupes armés. »
M. Nérius a également dénoncé l’inefficacité du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) et appelé à des politiques publiques concrètes en matière de sécurité :
« Nous ne parlons pas de querelles personnelles avec d’anciens responsables de la PNH. Ce que nous exigeons, c’est un plan clair, une volonté politique, et des moyens pour protéger les citoyens. »
Le mouvement s’est aussi exprimé sur la rentrée scolaire, prévue pour le 1er octobre, dans un contexte d’insécurité et de précarité.
« Des milliers de parents n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Entre 20 000 et 25 000 gourdes sont nécessaires pour inscrire un élève, sans compter les fournitures. L’État doit assumer ses responsabilités à travers le ministère de l’Éducation nationale et le Fonds national de l’éducation (FNE), dont la mission première est justement d’accompagner les familles », a insisté Nélus Nérius.
Il a par ailleurs critiqué la mauvaise gestion de fonds destinés à l’éducation :
« Depuis sa création, le FNE n’a jamais réellement rempli son rôle. Ces ressources devraient servir à construire des écoles, soutenir les enfants défavorisés et éviter qu’ils ne deviennent des proies faciles pour les gangs. »
Prenant la parole à son tour, Elian Wilner, cadre du mouvement, a élargi l’analyse à la crise sociale et générationnelle qui secoue le pays.
« La jeunesse haïtienne est abandonnée. Faute de perspectives, beaucoup rejoignent les groupes armés. Selon nos observations, près de 30 000 jeunes ont intégré ces bandes au cours des quatre dernières années, soit un chiffre équivalent aux effectifs de la Police nationale. Cela signifie que ces groupes criminels deviennent de véritables institutions parallèles. »
Wilner a également alerté sur les risques à long terme :
« Quand 60 % de la population a moins de 25 ans et qu’aucune politique publique sérieuse n’est mise en place, nous préparons une génération entière à la criminalité et au désespoir. Nous devons offrir une alternative, à travers l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi. »
Le mouvement LAPÈ POU AYITI a conclu en appelant à une prise de conscience collective et à une coopération renforcée entre les acteurs nationaux et internationaux.
« Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans un pays où l’État se réduit à distribuer quelques sacs de riz ou de spaghettis. Nous voulons un État qui crée les conditions pour que les citoyens travaillent, s’éduquent et vivent dans la dignité », a déclaré Nélus Nérius.
Le message adressé à la communauté internationale a été tout aussi direct :
« Le dossier d’Haïti ne peut plus être fragmenté ni instrumentalisé. L’heure est à l’unité, pour bâtir un véritable accord politique, garantir la sécurité et organiser des élections crédibles d’ici 2026. »
La rédaction.


