Haïti en Flammes : L’appel au secours de Yanick Mezil Lhérisson, ancienne Ministre
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Haïti en Flammes : L’appel au secours de Yanick Mezil Lhérisson, ancienne Ministre
Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction ce jeudi 3 Avril 2024, Madame Yanick Mezil Lhérisson, ancienne ministre et figure emblématique du combat pour les droits des femmes en Haïti, tire la sonnette d’alarme. Elle revient sur l’urgence d’une mobilisation féminine massive pour sauver un pays à la dérive.
Le 3 avril 2025 marque les 29 ans de la célébration de la Journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes. Cette date symbolique rappelle l’insurrection courageuse des femmes du 3 avril 1986, qui réclamaient leur place dans le processus de démocratisation après 29 ans de dictature duvaliériste. Mais aujourd’hui, la lutte n’a jamais été aussi cruciale.
Dans un contexte où Haïti est submergé par la violence, la criminalité et la terreur, les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut. « Elles sont battues, violées, torturées, et voient parfois leurs bébés brûlés vifs sous leurs yeux avant d’être elles-mêmes massacrées », dénonce avec émotion Madame Lhérisson.
Les chiffres sont accablants : sur plus d’un million de déplacés internes, 600 000 sont des femmes et des filles, vulnérables dans des abris de fortune où elles sont les proies de violences systématiques. Rien qu’entre janvier et octobre dernier, plus de 4 000 cas de viol ont été recensés.
Les conséquences de l’insécurité ne se limitent pas aux violences physiques. L’économie informelle, dominée par les « Madan Sara », est en ruine. Plus de 75 à 80 % de ces commerçantes ont perdu leur capital, tandis que 60 à 80 marchés publics ont été incendiés depuis 2023. « Et pourtant, aucune mesure concrète n’est prise pour leur venir en aide », s’indigne Madame Lhérisson.
Le manque d’investissements publics et privés aggrave la situation. « Nous vivons un embargo aérien déguisé. Nous sommes pris au piège ! », lance-t-elle. Face à cette catastrophe humanitaire, elle appelle à la mise en place urgente de projets de redressement et d’autonomisation économique pour les femmes.
« Il est temps d’ouvrir un véritable dialogue national », insiste Madame Lhérisson. Elle exhorte les acteurs politiques, la société civile, le secteur privé et les organisations de femmes à se réunir sans délai. « Nous devons restaurer la paix et l’unité nationale. Mais cela ne se fera pas sans justice et réconciliation. »
Le constat est sans appel : Haïti est en pleine dégénérescence. « Nous devons avoir le courage de faire face à l’histoire et d’assumer nos responsabilités. Peu importe nos origines, nos privilèges ou nos opinions politiques, nous devons agir ensemble pour le salut du pays », martèle-t-elle.
Pour Madame Lhérisson, ce combat est une question de survie nationale. « Nous n’avons plus le luxe d’attendre. Nous devons agir pour nos filles, nos sœurs, nos mères. Nous devons rétablir la paix, la justice et l’espoir. »
L’appel est lancé. Reste à savoir qui répondra à l’éveil patriotique des femmes engagées d’Haïti.
La rédaction.
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