Haïti – Corruption au FNE : 3M Gdes distribués à 5 journalistes, 2M reversés à Corvington Jean selon Ésaïe Beauchard

Haïti – Corruption au FNE : 3M Gdes distribués à 5 journalistes, 2M reversés à Corvington Jean selon Ésaïe Beauchard

Le Fonds national de l’éducation (FNE) traverse une tempête sans précédent. Dans une intervention-choc à l’émission « Valescot Reçoit », animée par le journaliste Jimmy Valescot sur VALES MEDIA HAÏTI, l’ancien magistrat de Cité Soleil Ésaïe Beauchard a révélé l’existence d’un vaste réseau de corruption impliquant l’administration du FNE, dirigée par Sterline Civile, et son mari, le journaliste Corvington Jean.

Selon Beauchard, à la suite d’un sit-in qu’il avait organisé devant les locaux du FNE, l’administratrice aurait sollicité cinq journalistes patrons de médias en ligne pour « monter » de faux dossiers de projets. Ces derniers, réunis autour de Corvington Jean, ont obtenu chacun une subvention de 3 millions de gourdes, mais ont été contraints de reverser 2 millions directement à ce dernier.

« Chak nèg sa yo jwenn 3 milyon goud, yo retounen bay Corvington 2 milyon goud. Mwen gen non yo, medya yo, mwen gen kopi chèk yo », a martelé Beauchard, affirmant disposer de preuves matérielles qu’il compte rendre publiques. Il a même cité des montants précis inscrits sur différents chèques, variant entre 3,075,000 et 3,300,000 gourdes, destinés aux journalistes impliqués.

Toujours selon Beauchard, le stratagème aurait été monté pour donner une apparence légale à la manœuvre. Des documents administratifs auraient été exigés aux journalistes pour « justifier » les subventions : attestations du ministère des Affaires sociales, numéros d’identification fiscale, actes notariés et relevés bancaires. « Yon fè yo monte yon ti pwojè, pou fè kwè se òganizasyon ki jwenn finansman, men se te sèlman yon kouvèti », a-t-il expliqué.

L’ancien magistrat affirme que ces pratiques ne sont pas isolées. Il évoque un réseau bien structuré mêlant responsables du FNE, journalistes, et acteurs politiques, transformant l’institution en une « machine à distribuer l’argent public ». Selon lui, les fonds destinés à soutenir l’éducation nationale seraient systématiquement détournés.

Ésaïe Beauchard, qui dit vouloir aller jusqu’au bout, promet de publier prochainement les copies des chèques et les noms des bénéficiaires. « Ma pote prèv yo pou nasyon an. Ma fè yo wè kijan yo ap detounen kòb lekòl ti moun yo », a-t-il lancé avec fermeté.

Parallèlement, Les employés du Fonds national de l’éducation ont fermé les portes de l’institution vendredi pour empêcher la directrice Sterline Civil d’accéder à son bureau. Ils dénoncent la suppression du chèque de 14 mois, un acquis attendu chaque rentrée scolaire.

Ces révélations, si elles sont confirmées, risquent de déclencher un véritable scandale national, fragilisant encore davantage la crédibilité du FNE et de ses dirigeants, déjà sous le feu des critiques pour mauvaise gestion et favoritisme.

La rédaction.