Editorial : Et si la juge Wendelle Coq était en vie ?

Le mystère autour de la supposée mort de la juge Wendell Coq, soupçonnée d’être impliquée dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, est loin d’être une simple affaire de procédure judiciaire. Il révèle les dysfonctionnements profonds du système judiciaire haïtien et met en lumière les manœuvres de manipulation qui risquent de déstabiliser davantage la quête de vérité dans cette affaire.

La juge Wendelle Coq, dont les liens avec certains suspects dans l’assassinat de Jovenel Moïse ont fait l’objet de nombreuses spéculations, a rapidement été mise sur la sellette. Toutefois, l’annonce de sa mort, dans des circonstances floues et sans autopsie publique, n’a fait qu’alimenter les doutes. Ceux qui la suspectent de complicité dans ce meurtre ont rapidement émis l’hypothèse que sa disparition pourrait être une ruse pour fuir la justice, un acte prémédité pour éviter d’affronter les conséquences de ses actes.

Il est donc impératif que les autorités judiciaires, dans un souci de transparence et d’intégrité, ordonnent la récupération du corps de la juge afin de déterminer si elle est réellement décédée ou si, comme certains le suggèrent, elle a simulé sa mort pour rester en cavale. Cette exigence, partagée par de nombreux observateurs et défenseurs des droits humains, n’est pas qu’une simple formalité. Elle représente un test décisif pour savoir si, en Haïti, la justice peut être impartiale, ou si elle est, une fois de plus, un instrument au service de ceux qui détiennent le pouvoir.

L’absence de réponse claire à ces questions laisse la population dans l’incertitude. Chaque jour qui passe sans que la vérité n’éclate sur les circonstances de la mort de la juge ne fait qu’alimenter les soupçons et éroder davantage la crédibilité de l’institution judiciaire. Pour les Haïtiens, il est devenu plus que jamais nécessaire de rétablir un système judiciaire qui fonctionne indépendamment des pressions politiques et des intérêts personnels. Sans transparence et sans vérification des faits, il est difficile de croire que justice sera faite, notamment dans une affaire aussi sensible que l’assassinat du président.

En définitive, la question de savoir si la juge Wendell Coq est en vie ou morte dépasse la simple intrigue judiciaire. Elle est un révélateur des failles d’un système qui, à ce jour, peine à assurer une véritable justice. Si cette affaire nous enseigne quelque chose, c’est que la justice haïtienne, dans son état actuel, est loin d’être un modèle de transparence et d’indépendance. Ce n’est qu’à travers un éclairage public rigoureux et une enquête sans complaisance que les Haïtiens pourront espérer un jour voir la vérité éclater sur l’assassinat de leur président et sur les manœuvres politiques qui continuent d’alimenter l’impunité.

Valescot Wilgins.

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