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Éditorial – Après la fin du CPT, quel lendemain pour Haïti ?

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La fin du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) représente bien plus qu’une simple formalité institutionnelle. Elle marque la conclusion d’une expérience collective destinée à favoriser l’instauration de la stabilité et à préparer l’organisation d’élections générales. Cependant, au lendemain de cette dissolution, Haïti semble ne pas progresser vers un avenir clair : le pays reste confiné dans ses impasses, entravé par une insécurité chronique et une classe politique qui peine à assumer ses responsabilités.

Le CPT avait été conçu comme un compromis, une structure de gouvernance collégiale destinée à rétablir la confiance et à faciliter un retour à l’ordre constitutionnel. Toutefois, la réalité a rapidement mis à mal ces ambitions. Les conflits internes, le manque de leadership solide et la persistance des violences armées ont considérablement affaibli cette transition.

Éditorial – Après la fin du CPT, quel lendemain pour Haïti ?
Éditorial – Après la fin du CPT, quel lendemain pour Haïti ?

Depuis 2016, soit près de neuf ans, aucune élection n’a été tenue. Les institutions manquent de légitimité, et les gouvernements successifs se sont limités à administrer l’exceptionnel, sans instaurer de perspectives durables. Le départ du CPT ne constitue donc pas un tournant historique, mais plutôt un prolongement d’un vide démocratique qui perdure depuis trop longtemps.

La sécurité demeure l’angle mort des gouvernances récentes. Ni Ariel Henry, ni Garry Conille, ni aujourd’hui Alix Didier Fils Aimé n’ont réussi à identifier les leviers nécessaires au rétablissement de l’autorité étatique. Les gangs armés continuent d’imposer leur loi dans la capitale et ailleurs, faisant de chacune des promesses de rétablissement de l’ordre une simple rhétorique politique.

Cette situation de faillite sécuritaire compromet toute initiative visant à sortir de la crise. Comment peut-on évoquer la tenue d’élections dans un pays où le déplacement, le travail et même la simple existence représentent un défi quotidien ? Comment envisager un projet politique lorsque l’État ne parvient plus à exercer son autorité sur son territoire ?

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Deux scénarios se présentent. Le premier, celui exigé par la population, consiste en l’organisation d’élections crédibles. Toutefois, ce projet fait face à d’importants obstacles d’ordre logistique, sécuritaire et politique. En l’absence d’une stabilité minimale, la notion d’un scrutin national demeure illusoire.

Le deuxième scénario, considéré comme le plus plausible, évoque une nouvelle transition. Une énième fois. Il s’agirait d’un autre gouvernement provisoire, établi par la négociation entre les acteurs nationaux et validé par la communauté internationale. Toutefois, cette solution, déjà mise en œuvre de nombreuses fois, ne constitue qu’un répit. Elle ne fait que différer le problème sans fournir de réponse concrète.

Au-delà des constats, il est impératif d’adopter une approche lucide et un courage politique marqué. Haïti doit établir un calendrier électoral réaliste, accompagné d’une stratégie sécuritaire prioritaire. Il est urgent de restaurer la confiance de la population, non pas par des discours vides de sens, mais par des actions concrètes : rétablir l’autorité publique, soutenir les forces de sécurité, mobiliser la diaspora et impliquer la société civile dans un processus inclusif.

À défaut de cela, le pays risque de demeurer piégé dans un cycle de transitions interminables, où chaque issue de crise annoncée ne conduit qu’à une nouvelle crise.

La cessation du Conseil Presidentiel Transition (CPT) ne doit pas être perçue comme un simple épilogue, mais comme un véritable appel à l’action. Haïti ne saurait se contenter d’une navigation à vue, se laissant porter d’une transition à l’autre. Le peuple haïtien mérite bien plus qu’un éternel provisoire : il réclame des institutions légitimes, un État compétent et une vision claire pour l’avenir.

Tant que les dirigeants continueront à se concentrer sur la gestion à court terme sans mettre en place un projet national, l’avenir d’Haïti demeurera toujours incertain.

La rédaction.

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