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C’est moi qui dirige le pays : la phrase d’Alix Didier Fils Aimé qui met le feu à la transition ce jeudi

C’est moi qui dirige le pays : la phrase d’Alix Didier Fils Aimé qui met le feu à la transition ce jeudi

Delmas, le 18 décembre 2025.- La déclaration du Premier ministre de facto Alix Didier Fils Aimé, prononcée lors du forum de la Fédération nationale des CASEC d’Haïti (FENACAH) sur la sécurité et la stabilité du pays, sonne comme un coup de force politique à peine voilé. En affirmant froidement qu’« en tant que chef du gouvernement, c’est lui qui a la responsabilité de diriger le pays », le locataire de la Primature franchit un seuil dangereux : celui de la négation assumée de l’ordre transitoire en vigueur.

Cette sortie ne relève ni d’un simple lapsus ni d’une maladresse sémantique. Elle traduit une volonté claire de concentration du pouvoir exécutif entre les mains d’un seul homme, au mépris du cadre légal et politique qui fonde la transition. À moins de deux mois de l’échéance du 7 février 2026, date de la fin du mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le Premier ministre agit comme si cette instance n’existait déjà plus.

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En s’érigeant publiquement en unique chef du pays, Alix Didier Fils Aimé balaie d’un revers de main le principe même du pouvoir collégial, pierre angulaire de la transition. Le message est brutal, sans ambiguïté : le CPT serait désormais relégué au rang de figurant, tandis que le Premier ministre se positionne comme chef suprême, anticipant de fait un rôle présidentiel qu’aucun texte ne lui confère.

Dans un pays ravagé par l’insécurité, l’effondrement de l’État et la perte totale de confiance citoyenne, cette posture est non seulement irresponsable, mais explosive. Elle alimente les soupçons d’une dérive autoritaire, réveille les traumatismes d’un pouvoir personnel longtemps dénoncé et menace d’achever une transition déjà fragile et largement contestée.

Haïti n’a pas besoin d’un homme fort autoproclamé, encore moins d’un Premier ministre jouant aux apprentis présidents. Elle a besoin de règles respectées, d’institutions assumées et de dirigeants conscients que la parole publique engage l’avenir démocratique du pays. En défiant ouvertement l’équilibre transitoire, Alix Didier Fils Aimé ne renforce ni l’État ni la stabilité : il en accélère dangereusement la dislocation.

La rédaction.

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