Ce que cache la gestion de l’ONA :quand l’argent des travailleurs finance des stations-service et des centres commerciaux
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Ce que cache la gestion de l’ONA :quand l’argent des travailleurs finance des stations-service et des centres commerciaux
Par Valescot Wilgins
Port-au-Prince, Haïti, le 26 octobre 2025. – Dominique St-Éloi, président de la Confédération Nationale des Ouvriers Haïtiens (CNOHA), exprime de nouveau ses préoccupations. Dans une déclaration passionnée, il a dénoncé ce qu’il qualifie d’« eskandal » (scandale) au sein de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA), sous la direction de Ronald Bazil. Selon ses propos, cette institution publique serait impliquée dans une série de projets contestables, évalués à plusieurs millions de dollars américains, au détriment des travailleurs haïtiens.
Le représentant syndical affirme détenir des documents attestant que la direction de l’ONA envisage la construction de plusieurs centres commerciaux et stations-service à l’échelle nationale, chacun nécessitant un investissement d’environ 1,8 million de dollars américains. Selon ses déclarations, ces investissements profiteraient à certains membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ainsi qu’à des acteurs influents du secteur privé, au détriment des assurés et des cotisants du système national de retraite.
« Les fonds de l’ONA appartiennent aux travailleurs. Ils doivent être utilisés pour leur bien-être, plutôt que pour financer des stations-service au profit de quelques privilégiés », a déclaré Dominique St-Éloi avec conviction.
Le leader syndical met également en cause plusieurs entreprises pour des retenues sur salaires non reversées à l’ONA. « Ces entreprises prélèvent 6 % sur les salaires, mais ne versent pas leur part de 6 %. En conséquence, de nombreux ouvriers se retrouvent sans les contributions qui leur sont dues », déplore-t-il, en mentionnant des dettes pouvant atteindre jusqu’à 200 millions de gourdes dans certains cas.
Dominique St-Éloi fait part de ses préoccupations concernant ce qu’il qualifie de mauvaise gestion et de collusion avec le secteur privé, et demande la révocation immédiate du directeur général Ronald Bazil. Il souligne que « le scandale est manifeste » en raison de placements bancaires douteux, de financements de projets commerciaux, d’une absence de prêts hypothécaires pour les travailleurs et d’une almost paralysie des services ONA.
« L’ONA est désormais perçue comme une institution en décalage avec la réalité. Ses services sont suspendus, ses ressources mal gérées et ses dirigeants semblent déconnectés des préoccupations du monde ouvrier », conclut St-Éloi.
wilgens.v09@gmail.com


